Inscription: Mar 1 Avr 2008 17:45 Messages: 3608 Localisation: Charente-Maritime
Période de présence à STETTEN: ctg 86/02 - réformé le 23 octobre 1986
Grade: 1ère classe
Affectation: ECS/PREM chauffeur PL
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Le président du Souvenir français (association fondée en 1887 pour entretenir les morts de la guerre de 1870), François Simon évoque le premier l’idée « d’ouvrir les portes du Panthéon à l’un des combattants ignorés morts bravement » le 20 novembre 1916. L’idée ne se concrétise véritablement qu’après le fin de la guerre. L’idée chemine et la Chambre des députés adopte finalement le 12 septembre 1919 la proposition d’inhumer un « déshérité de la mort »
Le 8 novembre 1920, la Chambre propose comme sépulture l’arc de Triomphe et non plus le Panthéon. C’est André Maginot, lui-même mutilé de guerre, qui préside la cérémonie de choix du soldat à inhumer. La cérémonie se déroule dans la citadelle de Verdun.
Huit corps de soldats ayant servi sous l'uniforme français mais qui n'avaient pu être identifiés ont été exhumés dans les huit régions où s'étaient déroulés les combats les plus meurtriers : en Flandres, en Artois, dans la Somme, en Ile-de-France, au Chemin des Dames, en Champagne, à Verdun et en Lorraine. Le 9 novembre 1920, les huit cercueils de chêne ont été transférés à la citadelle de Verdun, dans une casemate où ils ont été plusieurs fois changés de place pour préserver l'anonymat de la provenance de chacun d'entre eux.
Le 10 novembre, les cercueils ont été placés sur deux colonnes de quatre dans une chapelle ardente. André Maginot, s'est avancé vers un des jeunes soldats du 132e R.I. qui assurait la garde d'honneur. Auguste Thin, engagé volontaire le 3 janvier 1918, fils d'un combattant disparu pendant la guerre, pupille de la nation. Il lui tendit un bouquet d'œillets blancs et rouges, et lui exposa le principe de la désignation : le cercueil sur lequel ce jeune soldat allait déposer ce bouquet serait transféré à Paris et inhumé sous l'arc de Triomphe.
« Il me vint une pensée simple. J'appartiens au 6e corps. En additionnant les chiffres de mon régiment, le 132, c'est également le chiffre 6 que je retiens. Ma décision est prise : ce sera le 6e cercueil que je rencontrerai. » Auguste Thin.
Partant par la droite, Thin a fait un tour, puis il a longé les quatre cercueils de droite, a tourné à gauche, est passé devant le 5e et s'est arrêté devant le 6e cercueil sur lequel il a déposé son bouquet et s'est figé au garde-à-vous.
Hissé sur de solides épaules le cercueil fut ensuite transporté à la gare sur l'affut d'un canon de 75, tiré par un attelage, puis chargé à bord d'un train en direction de Paris. Dans la nuit il arrivait dans la capitale, où il était déposé place Denfert-Rochereau dans une chapelle ardente. Avant de gagner l'Arc de Triomphe, il fut porté au Panthéon où le président de la République Raymond Poincaré prononça une allocution. Puis placé sur un canon de 155, il est acheminé vers sa dernière demeure où il est béni par l’archevêque de Paris puis déposé sous la voûte centrale de l'Arc de Triomphe, au milieu d'une foule immense, qui voit passer un des siens, mais ne sera mis en terre que le 28 janvier 1921.
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Ancien de la 86/02 - ECS/PREM Secrétaire de l'Amicale du 3e Dragons et de l'EED3 Site internet : http://www.3emedragons.fr
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